Résumé :
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Nous demandons à la pensée, et principalement à la pensée scientifique, de dissiper les obscurités, les confusions et les incompréhensions : son rôle est d'établir l'ordre et la clarté, de bannir le trop compliqué et le complexe. Mais ces pratiques de simplification mutilent la réalité dont elles cherchent à rendre compte ; elles produisent plus d'aveuglement que d'élucidation. La question qui alors se pose est de déterminer comment nous pouvons et devons faire face à la complexité sans tenter de la simplifier. - L'ouvrage d'Edgar Morin cherche ainsi à donner au terme de complexité un sens positif, alors que la tradition philosophique et scientifique l'a le plus souvent envisagé de façon négative voire péjorative. La complexité est vue comme une sorte de « tare » de la pensée dont il s'agit de guérir. Morin montre au contraire qu'elle est une chance la seule chance que nous ayons de comprendre le monde qui est le nôtre. Le complexe ne s'oppose pas à ce qui est simple, mais intègre ce qui relève du clair et de l'ordonné ; c'est le simple et la simplification qui, à l'inverse, désintègrent la complexité du réel, la font éclater en disciplines distinctes et le plus souvent antagonistes (philosophie, Mathématique, anthropologie, etc.). La complexité est le maître mot de l'oeuvre de Morin, le dénominateur commun à quasiment tous ses travaux, le centre de son propos et de sa recherche. Dans cet ouvrage, il nous livre en quelque sorte un discours de la méthode du complexe, ses règles pour une méthode non simplificatrice. La méthode ne peut être que celle de la complexité
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